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ptite rapporteuse
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16 janvier 2007

La traque des nazis: vibrant hommage au couple Klarsfeld

Il y a, soixante après, encore et toujours des réalisateurs pour dire la barbarie nazie, pour rendre hommage aux Justes, pour raconter des histoires, sous forme de biographie, de fiction, de documentaire, depuis Shoah de Claude Lanzmann à La vie est belle en passant par Au revoir les enfants de Louis Malle. Ce 18 janvier, aura lieu, la cérémonie de commémoration qui rendra hommage aux Justes de France.

France 2 projetait hier soir La traque des nazis un reportage réalisé en 2005 par Daniel Costelle et Isabelle Clarke à partir d'un grand nombre d'images d'archives encore inconnues. Les réalisateurs sont allés fouiller dans les médiathèques du monde entier, "pour trouver l'inédit, il faut du temps et du monde".  Ces découvertes  sont toujours possibles car beaucoup de données ont été tardivement cataloguées et informatisées. D'autre part,   "ces personnages et ces actions peuvent être couverts par le secret" et au bout d'un délai de vingt ans, les documents peuvent alors être déclassifiés. Commence alors le travail des historiens et des archivistes.

C'est ainsi qu'on verra les images d'Adolf Eichmann, celui qui a planifié l'industrialisation des camps de la mort, réfugié en Argentine sous le nom de Ricardo Klément, la vie tranquille de Kurt Lischka, l'homme de la Gestapo, à Cologne, ou encore un ancien fonctionnaire des Affaires étrangères sous Von Ribbentrop,  Kiesinger devenu chancelier d'Allemagne en 1966, se faire gifler en public par Beate Klarsfeld.

Le film rend hommage à Beate Karsfeld, son mari Serge, Simon Wiesenthal et tous ceux qui ont sans relâche, avec minutie, patience retrouver la trace des nazis. Ces officiers, ces élites de l'horreur,  qui ont fui par la "route des rats", et ont été cachés par la famille El-Assad en Syrie, par les puissantes communautés allemandes d'Argentine. Mais grâce aux efforts, aux recherches acharnées des Karsfeld ont été jugés. Eichmann est jugé à Jérusalem en 1961,  Heinrichsson , Brunner et Rauff  seront condamnés dans leur pays natal, cinquante après leur forfait, leurs démonstrations d'inhumanité.

Ce reportage rassure. Il y a le visage rayonnant de Beate Klarsfeld, femme d'action de conviction, allemande dont la figure paternelle est comme dans de nombreuses familles parties à la guerre sous les couleurs du IIIème Reich. Elle s'est lancée dans le combat politique, s'est mise en danger (deux attentats ont visés sa famille). L'Allemagne peut être fière d'avoir engendrée cette femme-là. A tout point exemplaire et si exceptionnelle que les studios d'Hollywood feront latraquedesnazis, interprétée par Farah Fawcett.

Ce film est rassurant car si la reconversion de nombreux nazis a bien eu lieu dans la vie politique, économique de l'Allemagne et pas seulement, on sait que 100 000 sympathisants ont été emprisonnés en 1945, que 800 ont été pendus. Et que des hommes et des femmes se sont battus et continuent de se battre pour qu'ils ne dorment pas sur leurs deux oreilles.

La fin du film se conclut par une confidence de Serge Klarsfeld ."Si on a pu faire tout ça, c'est parce qu'on était heureux". Ils ont porté ce fardeau sur leurs épaules pour tous ceux qui n'avaient plus la force de le faire.

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