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18 mars 2010

Le Pen à Marignane: Madame Soleil sans éclat

Ce soir au cinéma Saint-Exupéry de Marignane, la séance du film de Roselyne Bosch, La Rafle, était annulée. Il y avait à la place, dans ces locaux le meeting d'entre-deux tours des régionales de Jean-Marie Le Pen.

Dimanche dernier, au premier tour du scrutin, le FN y a enregistré son troisième meilleur score (34%) en PACA  après Cavaillon et Tarascon. Mais le patron frontiste leur a préféré "la ville symbole des victoires du FN" comme du temps des trahisons pour dénoncer le "système UMPS" à la veille de la triangulaire qui l'opposera au président socialiste sortant Michel Vauzelle et à la droite de Thierry Mariani (liste Ump).

Du "canular sur le réchauffement climatique" à l'"immigrationnisme" en passant par l'"Européisme" et le "fiscalisme", Jean-Marie Le Pen ne fait pas dans le coup d'éclat. C'est tout juste si quelques jeux de mots réveillent un public de 300 personnes presque engourdi. A l'extérieur aussi, le calme pèse. Les commerces ont baissé leurs rideaux. "Je ne savais même pas qu'il venait, confie un restaurateur. Je ne dois pas être le seul". Marignane vaque à ses occupations de début de soirée printanière pendant que Le Pen à l'intérieur brocarde, comme à l'accoutumée "le clientélisme" avec une préférence pour l'ancien maire de Marignane, (ex-frontiste, puis ex-Mnr, puis Ump) Daniel Simonpiéri "quand on rejoint l'Ump ou le PS la tentation est grande de taper dans la caisse", suspectant ainsi l'ancien premier magistrat de détournement de fonds. Le patron du FN se trompe de client en critiquant les "affaires du maire de Fos-sur-mer" alors qu'il s'agit de Bernard Granié, président du Syndicat d'Agglomération Ouest-Provence, et conseiller municipal fosséen, qui a été condamné à un an de prison ferme pour corruption.

Qu'importe, Jean-Marie est guilleret, enclin à citer Charles d'Orléans, se prendre pour le "Madame Soleil de la politique", faisant mentir les mauvaises langues qui le poussent vers la sortie, "je cesserai le combat quand le patron là-haut m'appellera" . Et visiblement, si ce n'est pas pour demain, il se prépare déjà à aller au front pour les cantonales.

Dans les rangs lepénisP1060572tes, on y croit. "Le parti n'est pas mort. Il revit. Et puis, on lui a toujours mis des bâtons dans les roues, alors rien que pour ça, je le soutiens." Clotilde, 70 ans, agite son drapeau bleu blanc rouge qu'on lui a donné à l'entrée. Elle est venue avec son fils, qui pense comme elle. Elle parle de "reconnaissance à Le Pen qui est venu soutenir l'Algérie française." Et là, on touche aux fondamentaux pour cette Pied-Noir. "Je n'oublie pas comment on nous a reçus quand on est arrivé d'Algérie". Alors elle ne comprend pas pourquoi "maintenant on reçoit bien les étrangers".

Pour Martine, 54 ans, gérante d'un commerce marignanais, "il y a trop de kébabs sur la Canebière, les Marseillais s'en vont." Avec Patricia, une amie de longue date, elle s'apprête pour la première fois à glisser son bulletin dans l'urne au profit de l'extrême-droite. Toute vêtue de noir, cette discrète quinquagénaire dit "avoir beaucoup misé sur l'Ump et Sarkozy. On s'attendait à beaucoup de changements. Ils n'ont pas eu lieu."

Dans la salle, il y a des représentants des associations des anciens combattants, des élus marignanais, des curieux et des sympathisants. Si "le parti n'est pas mort", dans l'assemblée, il y a surtout des têtes blanches.

2580 Marignanais ont voté pour le candidat FN au premier tour. Mais ils étaient 3583 en 2004. Donc, le grand gagnant de ce premier tour du scrutin régional, c'est surtout l'abstentionnisme.

Le grand retour de Le Pen à Marignane : un article de "La Provence"

Granié condamné: un article de "La Marseillaise"

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