Le négationnisme à l'iranienne

On n'est plus à une provocation près de la part de Mahmoud Ahmadinejad. La communauté internationale fait la liste des pamplets antisémites véhiculés par le président iranien comme on recense les casseroles géographiques de Georges W. Bush ou Douste-Blazy. Presque fatalement.

Menace ou provocation? Doit-on prendre au sérieux les épouvantails que cet illuminé d'1m52 agite régulièrement ? Après avoir eu la volonté de "rayer Israël de la carte", organisé un concours de caricature de la Shoah, il récidive avec la mise en place à Téhéran d'une conférence sur l'existence même de la Shoah qui est, selon lui, le "mythe du massacre des Juifs".

"Le problème d'Ahmadinejad c'est qu'il fait tout pour coller à la caricature que les néoconservateurs de Washington se font de lui. Du coup, il alimente leur rhétorique. Et au lieu de servir les intérêts de l'Iran, il leur porte préjudice." Ce diplomate occidental en poste à Téhéran, cité dans l'article de Delphine Minoui sur le figaro.fr, a résumé l'ambiguité de l'attitude du président iranien. N'est-il pas dans une logique de démonstration de son existence, comme les enfants en bas-âge qui pleurent, râlent, hurlent, grognent dans le seul but qu'on les remarque.

Alors Ahmadinejad insulte les Juifs et à travers eux l'Occident pour prouver au monde que l'Iran existe. Certes. Mais le propos mérite qu'on y porte attention, voire qu'on s'en méfie.

La journaliste du Figaro affirme que le discours antisémite qui parvient jusqu'aux oreilles occidentales de temps à autre est quotiden, du moins hebdomadaire en Iran "Tous les vendredis, la prière se termine à coups de slogans appelant à la destruction de l'Etat d'Israël". Propagande politique par le biais religieux, négationnisme d'Etat.  L'Iran a été dans sa démarche vivement critiqué par les démocraties occidentales, les Etats-Unis la France et par l'ONU. Mais en attendant, la République islamique d'Iran distille un peu tous les jours sa haine des Juifs et de l'Occident avec le risque que l'antisémitisme devienne une position banale, voire admissible.